Ô Mon Papa

 


Jamais ô jamais je n'oublierai cette image ...
Sous un soleil de plomb et assis sur un caillou,
Sans l'ombre d'une ombre, ton chapeau point c'est tout.
Venant de l'aéroport, j'ai fait le voyage.
Quand je t'ai vu de près, mon coeur eut une hâlte ...
C'était trop mon Papa, ton visage creusé,
Car en un mois sans te voir, après le décès,
Tu feignais ta survie, tu disais avoir Hâte
Montrer la maison de Déo, D'où tu pèchais,
De me faire partager le rivage et le sable, Le bateau, le jardin, barbecue, et la table ...
Où votre pêche sur la presse était photographiée ...



Et quand une fois comme une Princesse Installée,
Les senteurs de café, l' air marin, douces vagues,
Toi déjà assis sur ta chaise, et vent grand largue,
Mais un seul être te manquait, Maman bien-aimée .
Tu fixais l' horizon, parlais à la Colombe
Qui t'approchait de près, et restait avec Toi
Ô mon Papa d' amour, toi tu gardais la Foi ...
Tu t'accrochais à tout pour oublier la tombe ...
Et tu ne savais plus que tu tenais une ligne,
Le poisson frétillait, il était pris à l' appât.
Perdu dans tes pensées, tu ne le voyais pas.
Ce que tu attendais c' était surtout un signe ...



Et quand l'été nous quittait, tu venais En Septembre,
Arrivant par le train, et prenant un taxi,
Et enfin tu sonnais, ma fille je suis ici !!!
La nuit je me levais, et entrouvrant ta chambre
Assis au bord du lit, une photo à la main;
En faisant des gestes, tu parlais, et embrassais.
Papa, il faut dormir, demain c'est le tiercé,
S'allongeant, l'embrassant je disais à demain ...
Le matin arrivait, j'allais prendre mon café ..
Ouvrant la cuisine, surprise, le voyais assis.
Son chapeau, son blouson, sa canne en tremblotis,
Ses yeux malgré tout craintifs m'interrogeaient ...



Hors, je n'étais point à l'aise, vu que je bâillais ...
Je lui disais gentiment, défais-Toi Papa.
Et là il attaquait: A midi tu veux manger quoi ?
Je levais les yeux au plafond, de trop fatiguée ..
Mais hélas c'était sa dernière traversée ...
Et une fois à la gare le train ne partait pas ...
Mais que se passait-il, la gare en branle-bas.
Départ annoncé, derrière la vitre il pleurait ...
Ce fut l'ultime fois, mon Papa ne revint plus.
Et partant la rejoindre, pour la bonne cause ce fut ...
N'en pouvant plus, près d'elle à jamais s'est couché ...
Depuis je dorlote les plantes qu'il m'a semées

Liliane
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